Courrier JANVIER 2012

Très cher Lou :
Elles m'émeuvent, tes lignes pleines de fraternité et de lumière.

Je crois que je n'ai pas été totalement juste dans le fait de n’avoir pas pris en compte qu'Art@Live a ses statuts et que nous devons nous y conformer. Mais il est vrai que je te sens tellement ami, que j’en oublie les frontières par apport à cette belle organisation d’artistes, que tu régis, et que tu as créé avec tant de sacrifice, de passion et d'amour de l'art, et notre fraternité est chaque jour plus grande.
Mais bien sûr, je l'accepte le vote, puisque comme tu le dis, c’est une ultime voix qui a fait la différence. Et je suis sûr que tous respectent les voix c'est-à-dire le vote. Je crois que j’ai été plutôt « indiscipliné ».
Je suis très heureux de la reconnaissance que vous donnerez à Liborio, comme Membre d’honneur.
Bon, je comprends et j’admire tout l'effort que tu fais pour nous comprendre, dans cette langue qui n'est pas la tienne. Cela montre ton intelligence, ton talent et surtout ta sensibilité. Un jour j'arriverai à t’écrire quelque chose en français, mais avant, il me faudra prendre quelques cours avec Annie comme institutrice, je suis sûr qu’elle pourrait me donner des leçons magnifiques.
Je suis très touché par tous ces gens qui m'apprécient, tous ces gens qui aiment Cuba, tous ceux qui aiment la paix, tous ceux qui font partie des créateurs d'amour et de sincérité. Et tout spécialement, j'aime la famille d'Art@Live avec qui chaque jour je me sens davantage compris et entendu.

Merci pour ta réponse en ce jour si spécial.
J'espère que vous avez eu une belle veillée, toi et ta belle compagne Sand.

Continuons de semer la tendresse et l'harmonie dans le jardin du cœur.

Avec tous tes lapins fous, les Cinq vous embrassent.
Antonio

Très cher Antonio
Quel bonheur de lire ce que tu nous as écrit. Oh, mais tu sais, nous aimons beaucoup aussi les amis "indisciplinés". Tous les artistes, les rebelles et les poètes sont des indisciplinés. Toute la vie est mise ainsi en mouvement.
Oh oui, si tu apprends un jour à écrire en français, Annie sera la meilleure. Et puis, elle est tellement généreuse. Sympathique. Il n'y en a pas deux comme elle. C'est vraiment une pièce unique ! Nous l'apprécions beaucoup aussi. Annie en institutrice ? Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !
15638447674763737 abrazos et estrellas
Lou y Sand

2012, la fin du monde...
... d'injustice, de famine, de haine, de destruction de la planète, de condamnation de l'humanité, ...
oh oui, la fin de ce monde là, en 2012 !!!
Bienvenu heureux nouvel an !!! Tout neuf... pour révêler la beauté de l'humanité !?! Un nouveau monde à créer !
Bonne et heureuse année nouvelle !!!
©Helena Gath
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Très cher Ami Andres
Quelle heureuse surprise. Je ne m'y attendais pas. C'est fabuleux. Je regarde souvent, dans notre chambre, ce petit camion en bois que tu nous a envoyé l'année dernière. J'aime beaucoup ce cadeau, tout coloré, et en bois de chez toi. L'Equateur ! Quel merveilleux cadeau tu nous avais fait.
Et puis, ce matin, cette autre surprise merveilleuse. Tous ces cadeaux qui sont arrivés dans notre boite aux lettres. J'étais très ému. Avec Sandrine, nous te disons un grand merci. Merci pour ta générosité, à des milliers de kilomètres de là. Ton colis est arrivé à Collioure, et il a réjoui nos coeurs.
Alors des millions de fois merci, care tu es très généreux. Et cette amitié nous touche beaucoup, agréablement. Nous ne savons même pas comment te dire merci. Les deux sacs sont très beaux, les porte-clefs avec les petits instruments de musique aussi.
Mais quel est donc cet artiste qui réalise ces villages, ces maisons typiques de l'Equateur ? Tout cela est très heureux.
Je vais scanner tes nouvelles photos issues de ton imaginaire. Tu as du talent. Elles iront très bien dans ta page Art@live.
Nous t'embrassons très fort, te redisant notre amitié, pareil. Que cette année nouvelle soit pour toi, bénéfique, créatrice et rêveuse. Que le meilleur de l'existence te soit donné. Avec cette part d'humanité qui fait les grands artistes.
Nous aussi, nous allons t'envoyer quelque chose depuis Collioure.
1000000000000000000000000 abrazos !!!
Lou et Sand

Agur, compañeros.
Il y a quelques mois, Tony a demandé son transfert vers une prison de Floride. Je ne lui ai pas demandé le motif exact de cette requête, vous savez bien qu’il faut se montrer prudent quand on écrit par rapport à tout ce qui touche aux conditions de la détention et autres “bricoles” sensibles pour l’administration pénitentiaire. De toutes façons, il ne m’aurait pas répondu, sachant que s’il me donnait ses raisons, les yanquis seraient capables de lui refuser le transfert rien que pour l’emm…(désolée, mais je ne vois pas d’autre mot !). Je suppose que c’est à cause du climat plus agréable que dans le Colorado, ou parce que ce doit être plus facile pour sa famille de venir le voir. Ou les deux. Au bout du compte, ça n’a pas d’importance.
Bien que Tony n’aime pas beaucoup prendre l'avion (ce qui est assez amusant venant d’un ingénieur en aviation civile !!), je préfèrerais qu’il voyage de cette façon car le transfèrement est beaucoup plus rapide. Bien sûr, il ne voit pas les paysages, et je comprends que pour lui qui vit reclus dans une prison ce soit un vrai bonheur, mais plus le trajet est court et moins longtemps il devra supporter d’avoir des chaînes aux chevilles et aux poignets, sans parler de la « caja negra », un genre de bracelet électronique permettant la localisation, qui est une gêne supplémentaire.
Mais comme il le dit lui-même, nous voyageons avec lui, car il nous emporte avec lui dans son coeur.
Heureusement, il a un cœur « gros comme ça ».
Quant à la jeune fille des médicaments dont il parle dans son message, n’allez pas imaginer que notre ami a un rencart. Il fait tout simplement allusion à un poème qui fait partie du recueil « Un lieu à l’écart » qu’il a écrit pendant son « séjour » en Oklahoma, après les révisions des sentences de Miami.
Pour ceux qui ne connaissent pas ou ne se souviennent pas de ce poème, je vous le mets en PJ en espagnol et en français.
Je vous laisse avec le message de Tony (et sa traduction pour les irréductibles !)
Besarkada bat
Annie
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Chers amis :
Aujourd’hui, j’ai préparé mes affaires, sans grands contretemps.
Il est fort possible que demain commence mon voyage vers une destination finale que j’ignore encore.
Irrémédiablement, je ferai un séjour au Centre de Transit d’Oklahoma. Je ne sais pas si j’aurai droit au même accueil que les autres fois, où on m’avait placé dans « un lieu à l’écart ». Peut-être que, au moins, je pourrai y voir la jeune fille qui distribue les médicaments*.
Quoi qu’il en soit, je vous emporte dans mon cœur et dès que j’en aurai la possibilité je vous écrirai à nouveau.
Je sais que demain il y aura de part le monde un 5 pour les 5 qui redoublera d’efforts pour notre liberté. J’y penserai tout particulièrement si je dois voler au-dessus des nuages, ce qui ne me plaît guère, mais ça aussi je sais le dépasser, surtout en pensant à votre amour.
Cinco abrazos.
!Venceremos!
Tony
4 janvier 2012
FCI Florence
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La jeune fille des cachets
La jeune fille qui donne les cachets
à ceux qui ont besoin de calmants
a un visage d’ange, me rappelant
du temps jadis une fiancée.
Chaque nuit elle fait une ronde,
de sa voix elle brise le silence,
et moi j’abandonne ce que je faisais
pour la voir, juste un instant, passer.
Elle ne me regarde jamais dans les yeux
où je garde bien cachés
tant de visages d’âges et de mondes,
tant de nuits aux étoiles sans nombre,
tant et tant de venues et d’allées…
, la jeune fille qui donne les cachets.
Mercredi 3 février 2010
Antonio Guerrero
(trad: A. Arroyo)

Chers amis:
Voilà, je suis arrivé à destination, dans la prison où sont encore très latents la paix, le respect, l’amitié, l’application à l’étude et à l’exercice physique laissés par le passage de René. Oui, il s’agit de la prison de moyenne sécurité de Marianna, en Floride.
Un bref résumé de mon voyage:
Je suis parti le jeudi 5, le matin, de Florence à destination de l’aéroport de Pueblo. Là, à notre grande surprise, nous attendait l’avion qui venait d’Oklahoma pour le premier échange de détenus entre ceux qui restaient dans cette zone du Colorado et nous qui allions faire le voyage vers le Centre de Transit.
Nous avons volé vers la Californie. Je n’étais jamais allé aussi loin à l’ouest. Je me suis trouvé « près » de Gerardo, car nous avons récupéré là-bas ceux qui venaient de Victorville.
Ce fut ensuite un vol direct de plusieurs heures pour revenir vers le centre de ce vaste pays, c’est-à-dire en Ohlahoma.
Rien de nouveau ne m’y attendait. J’étais sur la liste de ceux qui descendaient en premier de l’avion : ceux qui vont au « mitard ».
On m’y avait déjà réservé la même cellule que lors de mon dernier séjour. Oui, le même « lieu à l’écart » où étaient nés il y a deux ans plusieurs poèmes.
Cette fois, les “jeunes filles” qui distribuaient les médicaments ne m’ont rappelé personne. Il n’y a pas eu de temps ni de muses pour faire des vers. J’ai quitté l’Oklahoma le 10, mardi dernier.
Nous avons volé, pendant à nouveau un long voyage, à destination de Jaksonville. Là, un autobus nous a amenés à une prison de Tallahassee, où nous avons « dormi » à peine quelques heures. A 3h du matin, le 11, on faisait l’appel de ceux qui allaient voyager par route [dont moi,] vers notre destination finale. Le voyage, par une matinée sombre de pluie intense, me parut interminable.
Nous n’avons pas eu de communication jusqu’à aujourd’hui, le 12 (il faut toujours 24 heures quand on arrive à une nouvelle prison).
Ah, j’ai failli oublier: cette fois, enfin, il n’y a pas eu de “caja negra”.
Vous m’avez manqué même si, comme je vous l’ai dit, vous m’avez accompagné et vous m’accompagnez toujours.
Plus tard je vous raconterai mes premières impressions ici.
Cinco abrazos.
!Venceremos!

Antonio Guerrero

Agur, compañeros!
Antonio s'installe petit à petit. Il n'a pas encore reçu le moindre message, mais il sait bien que c'est un problème de reception, pas un oubli général!
Des quelques lignes qu'il nous envoie ce soir, il y en trois qui me touchent plus encore que les autres. Ce sont celles où il écrit:
"Marianna en muchas cosas es una "maravilla" (sin tener cosas maravillosas) si la comparamos con Florence. Mi mayor impresion, tras mi arribo aqui, ha sido poder ver la yerba, sentir la tierra fresca y el olor de la vegetacion, no abundante, pero suficiente para, tras mas de trece anos sin tener contacto con el verdor, sentir que es una dicha".(Marianna, sur de nombreux points, est une "merveille" (sans pour autant avoir des choses merveilleuses) si on la compare à Florence. Ma plus forte impression, après mon arrivée ici, a été de pouvoir voir l'herbe, de sentir la terre fraîche et l'odeur de la végétation, pas abondante, mais suffisante pour, après plus de treize années sans contact avec la verdure, sentir que c'est un bonheur)
Concernant les messages, je crois que ce serait une bonne idée de lui envoyer des cartes ou des lettres par la poste, pour que l'administration pénitentiaire et les gardiens réalisent que ce prisonnier n'est pas un prisonnier quelconque, sans soutiens ni amis. Je me souviens que, il y a six ou sept ans, quand Tony a commencé à recevoir beaucoup de courrier, il m'avait écrit: "Les gardiens sont impressionnés, ils s'imaginent que je suis quelqu'un d'important!"
Bien sûr qu'il est quelqu'un d'important! Impressionnons les gardiens, écrivons tous à Antonio!
Sa nouvelle adresse:

Antonio Guerrero
Reg. No: 58741-004
Quarters: APACHE A
Federal Correctional Institution
P.O.Box 7007
Marianna, FL 32447-7007
USA

besarkada bat - un abrazo

Annie

Chers amis :
Enfin, plus d’une vingtaine de messages porteurs eux-mêmes de messages sont entrés, d’un seul coup. C’est la vague de la solidarité que rien ne peut arrêter.
L’odeur de l’herbe d’ici est arrivée jusqu’à des terres lointaines, poussée par les vents de la justice, de la paix et de l’amour qui nous appellent à rester unis pour lutter pour un monde meilleur. Merci pour vos lignes qui donnent de la force.
Nous vaincrons !
Antonio

Une très bonne année a vous aussi les amis!!!
Je vous souhaite beaucoup de bonheur, d'amour, de reussite dans vos beaux projets, mais aussi PLEIN D'FLOUZE POUR 2012zzzzz!!!
A très vite j’espère!
Poutous !!!
Mymy*

Merci de nous accueillir au sein de votre collectif.
C'est une grande joie pour nous que j'ai aussitôt partagée avec Edwige.
Inutile de vous dire que nous continuerons à tout faire pour mériter notre place parmi vous.
Et c'est une très grande fierté de savoir que nous avons autant de nouveaux "collègues" et aussi talentueux.
2012 sera artistique ou ne sera pas !
Jacques

Chers amis:

Chaque 28 janvier, Marti renaît dans notre peuple.

Ses propres parles le disent : « Même morts, certains hommes dégagent une lumière d’aurore ».

Chaque jour, Marti est présent, et je me répète : « L’homme véritable ne regarde pas de quel côté on vit le mieux, mais de quel côté est le devoir ».

Quand Marti parle de l’homme, il fait bien entendu aussi référence à la femme, il inclut toute l’espèce humaine.

Je me demande toujours dans quelle mesure je suis un homme véritable. C’est, à mon sens, une façon de grandir et de penser qu’un monde meilleur, oui, c’est possible.
Antonio